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STOCKAGE Retour vers le silo du futur

La relance de la construction de capacités nécessite d'évaluer les besoins, de lever les freins administratifs et fonciers et de repenser les ouvrages.

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En dix ans, la capacité française de stockage aurait reculé de 3,2 Mt (actuellement 55 Mt), alors que dans le même temps, la collecte a progressé de 6 Mt. Il manquerait donc 9 Mt de capacité, si l'on considère l'année 2000 comme correspondant à une bonne fluidité. D'autant que, depuis, le débit de moisson s'est accéléré. S'il faut sans doute produire plus, il est donc nécessaire de stocker plus chez les OS.

5 Mt à construire dans les deux à trois ans

Afin d'identifier au mieux les besoins et de structurer un plan de développement, la profession a mené une enquête sur les projets de fermeture et de construction de capacité. Si la FNA n'avait pas encore dévoilé ses résultats fin juin, 92 coops, représentant 50 % de la collecte nationale (32 Mt), avaient déjà fait connaître leurs intentions. Et elles manquent de silos. " Ce sont les silos de report qui ont le plus disparu, note Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France-métiers du grain. Pas à cause de la rationalisation, mais du manque de moyen pour les mettre en conformité. " Du coup, l'échantillon observé est engagé sur un programme de construction de 2,3 Mt (la moitié des 156 projets recensés sont en cours et l'autre à venir). En extrapolant les résultats sur la totalité du parc de stockage, 4,6 Mt devraient être construites dans les années à venir. Ce qui est proche du souhait des 5 Mt supplémentaires d'ici deux ou trois ans. A répartir entre les coops, pour 3,5 Mt à vue de nez, et le négoce. " Encore faut-il pouvoir les construire ", soulève Sébastien Picardat de la FNA.

Un " plan silo " se heurterait en effet à plusieurs obstacles. Financiers déjà, car, le logement d'une tonne coûtant 150 à 250 € selon la taille du silo, l'investissement global serait de 1 milliard d'euros. " Il y a des possibilités de financements au niveau communautaire, national ou régional, mais pour cela il faut des projets. D'où cette démarche d'identification ", souligne Florent Varin, directeur des risques industriels à Coop de France-métiers du grain. Sans toutefois se faire de grandes illusions. C'est pourquoi la profession mise sur l'allégement des procédures d'implantation et la modification du code de l'urbanisme pour construire des silos en zone agricole. " Le périmètre de sécurité est d'une fois et demie la hauteur du silo ou de la tour de manutention qui peut faire plusieurs dizaines de mètres ", rappelle Florent Varin. " Ces espaces de sécurité, s'ils compliquent l'installation en zone industrielle peuvent, en revanche, très bien être cultivés ", poursuit Vincent Magdelaine.

Un guide pour la construction

Ce programme est aussi l'occasion de repenser la construction, non pas uniquement en terme de risques industriels comme cela se fait depuis quinze ans, mais en terme de coût d'énergie. Coop de France est donc en train d'élaborer des références technico-économiques, à paraître en novembre dans un guide de la construction du silo du futur.

Renaud Fourreaux

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